Survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images : Une enquête internationale révèle les répercussions sur les familles
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Winnipeg, Manitoba – Les résultats de l’enquête du Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) auprès des parents de survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images jettent un nouvel éclairage sur les répercussions considérables de ce crime sur des familles entières.
Sur le plan émotionnel, je suis abattue, déprimée, accablée. Je veux juste avoir une vie normale. C’est comme si on vivait dans une série policière.
Les vingt parents de survivant·es qui ont participé à l’enquête viennent de nombreux pays, dont le Canada, les États-Unis, le Mexique, les Pays-Bas et l’Australie. Ils ont expliqué comment les abus commis les affectent dans toutes les sphères de leurs vies et ont fait ressortir de grandes lacunes au niveau des services et des mesures de soutien, lesquelles nécessitent une action internationale.
L’enquête a pu constater que les crimes des abuseurs affectent considérablement la santé et le bien-être des parents des survivant·es. Les répercussions sur la famille entière sont nombreuses : perte de relations, difficultés financières et professionnelles, difficultés parentales, etc. Les parents interrogés ont également expliqué que leurs familles sont sans cesse confrontées à des réponses inadéquates et retraumatisantes de la part des systèmes gouvernementaux et des plateformes en ligne. Pourtant, malgré la douleur et la tourmente, les parents et leur famille font preuve de persévérance et de résilience.
Ça n’a pas été facile pour les autres enfants et on a dû mettre les bouchées doubles pour qu’ils puissent fonctionner “normalement” pendant qu’on traversait cette crise. À présent, je nous sens plus proches. On se parle des choses difficiles et on s’arrange pour passer du temps à faire des choses ensemble (ça faisait partie de notre thérapie). Comme parents, on est plus vigilants (et peut-être moins confiants), mais on essaie de trouver un équilibre pour ne pas envoyer un message de peur.
Sur la base de ces expériences vécues, le CCPE formule quatre recommandations à l’intention des gouvernements :
- Mettre en place des programmes de santé publique qui offrent un suivi thérapeutique spécialisé et entièrement subventionné aux survivant·es, à leurs frères et sœurs et à leurs parents, sans frais pour la famille.
- Obliger les acteurs des services de protection de l’enfance et des systèmes de justice pénale à suivre une formation sur les approches et les pratiques tenant compte des traumatismes.
- Cesser de présenter les images des abus aux survivant·es et à leurs parents. Cette pratique est inutile et traumatisante.
- Établir des cadres réglementaires qui obligeront les entreprises de technologie à faire leur part pour mettre un terme au cycle de la revictimisation.
Le CCPE tient à remercier chacune des personnes qui ont eu le courage de répondre à cette enquête. Leurs témoignages sont essentiels pour amener le monde à prendre conscience des conséquences persistantes de ce crime horrible.
On peut consulter le rapport de l’enquête ici.