Perspectives des parents par rapport aux impacts des images d’abus pédosexuels sur l’ensemble de la famille

Les résultats de l’enquête du Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) auprès des parents de survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images jettent un nouvel éclairage sur les répercussions considérables de ce crime sur des familles entières. Vingt parents des quatre coins de la planète dont les enfants ont été victimes d’abus sexuels avec prise d’images ont livré leurs témoignages, expliqué comment ces abus affectent leur santé et leur bien-être au quotidien et fait ressortir de grandes lacunes au niveau des services et des mesures de soutien, lesquelles nécessitent une action internationale.

Pour soutenir au mieux les personnes touchées par ces crimes, il est essentiel de tirer les leçons de leurs expériences et d’agir en conséquence pour faire changer les politiques, les lois et les systèmes.

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Grands thèmes

Nous avons procédé à une analyse thématique de leurs réponses et dégagé quatre
grands thèmes :

• Les crimes des abuseurs contre les survivant·es affectent considérablement les parents, qui subissent des répercussions physiques, émotionnelles et psychologiques négatives (syndrome de stress post-traumatique, perte de confiance envers autrui, crainte constante pour la sécurité de leur famille, etc.).
• Les crimes des abuseurs ont également un impact négatif sur les autres membres de la famille. Les approches et les structures parentales ont changé, certains devenant des parents isolés et beaucoup devenant hypervigilants, constamment sur le qui-vive en cas de danger pour leur famille, et assumant de nouvelles responsabilités, notamment celle de travailler à la sécurité de leur famille et de naviguer dans les systèmes complexes de la justice pénale et de la protection de l’enfance.
• Les familles sont sans cesse confrontées à des réponses inadéquates et retraumatisantes de la part des systèmes gouvernementaux et des entreprises de technologie et sont mises à mal par les mêmes systèmes qui sont censés les aider. Incapables d’offrir aux parents et à leur famille un suivi thérapeutique spécialisé et entièrement subventionné, les systèmes de santé publique font obstacle aux efforts des familles pour s’adapter et se reconstruire.
• Malgré la douleur et la tourmente, les parents interrogés et leur famille font preuve de persévérance et de résilience. Les parents ont tous fait preuve d’une persévérance remarquable dans leur lutte pour protéger leurs enfants et ont mis leurs expériences à profit pour faire changer les choses de manière à mieux soutenir les personnes touchées par les images d’abus pédosexuels.

Résumé des recommandations

Les manquements de la santé publique, des services de protection de l’enfance, de la justice pénale et des entreprises de technologie aggravent les souffrances des familles des survivant·es. Pour que ces systèmes en viennent à mieux soutenir les familles touchées par les images d’abus pédosexuels, le CCPE adresse des recommandations à chacun :

• Mettre en place des programmes de santé publique qui offrent un suivi thérapeutique spécialisé et entièrement subventionné aux survivant·es, à leurs frères et sœurs et à leurs parents, sans frais pour la famille.
• Obliger les acteurs des services de protection de l’enfance et des systèmes de justice pénale à suivre une formation sur les approches et les pratiques tenant compte des traumatismes.
• Cesser de présenter les images des abus aux survivant·es et à leurs parents. Cette pratique est inutile et traumatisante.
• Établir des cadres réglementaires qui obligeront les entreprises de technologie à faire leur part pour mettre un terme au cycle de la revictimisation.