Le nouveau projet de loi sur les préjudices en ligne est essentiel pour la protection des enfants sur Internet
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Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) exprime son soutien au projet de loi nouvellement présenté sur les préjudices en ligne, un premier pas crucial pour la protection des enfants canadiens dans les environnements numériques qu’ils fréquentent tous les jours.
La présentation de ce projet de loi rapproche le Canada du Royaume-Uni, de l’Union européenne et de l’Australie, où des garde-fous juridiques similaires obligent les fournisseurs de services en ligne – comme les entreprises de médias sociaux – à se conformer à des normes de sécurité dans le but de protéger leurs utilisateurs.
Cette annonce intervient à un moment où les enfants canadiens sont plus que jamais en proie à la cyberviolence :
- Selon Statistique Canada1, les cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet qui ont été déclarés par la police au Canada ont augmenté de plus de 162 % de 2014 à 2020.
- Au cours des 18 derniers mois, Cyberaide.ca a reçu près de 6000 signalements de la part de victimes de sextorsion en ligne aux quatre coins du Canada.
Des analyses montrent d’ailleurs que cette cyberviolence survient principalement sur des applications grand public que des millions de jeunes Canadiens utilisent tous les jours. La protection de ces utilisateurs ne peut plus être mise de côté au profit d’intérêts commerciaux. Nous avons tout lieu de croire que ce projet de loi a le potentiel d’inverser les choses.
Le CCPE est témoin des répercussions de la cyberviolence dans notre société à travers son programme Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement de cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet. Les efforts que nous déployons à l’échelle mondiale pour freiner la distribution des images d’abus pédosexuels sur Internet avec Projet Arachnid se traduisent en outre jusqu’ici par l’envoi ciblé de plus de 39 millions de demandes de suppression à plus de 1500 fournisseurs de services en ligne dans le monde entier.
Notre soutien à cette importante initiative découle donc de notre expérience de première main et de notre profonde empathie pour les victimes et les survivant·es.
Nous sommes impatients de soutenir le gouvernement et les membres des comités dans l’étude cruciale du projet de loi.
En solidarité avec les enfants et les familles canadiennes.
« La présentation du projet de loi sur les préjudices en ligne est un moment historique pour les enfants au Canada. C’est le début d’une discussion sensée sur la responsabilité des plateformes numériques vis-à-vis de la protection des plus vulnérables. Il est grand temps de mettre en avant la protection et la sécurité des enfants et des survivant·es sur Internet. Le moment est venu; trop de vies ont été sacrifiées. »
« L’une des premières fois où j’ai vu des étrangers se livrer à des activités sexuelles, la scène montrait un homme adulte avec une petite fille. L’absence de réglementation sur Internet permettait à mon beau-père d’accéder librement à des scènes d’abus pédosexuels dont il s’est servi pour me préparer dès mon plus jeune âge. Ça lui a permis de banaliser la production de mes images d’abus.
On a laissé les entreprises de technologie fonctionner sans réglementation et sans se soucier de la nocivité de leurs services pour les survivant·es et les enfants, et ces entreprises ne changeront rien à moins d’y être obligées. Le Canada doit réglementer les entreprises de technologie pour les obliger à supprimer les contenus préjudiciables et illégaux afin d’éviter que d’autres personnes vivent ce que j’ai vécu. »
« Les familles ont besoin de sentir que leurs enfants sont protégés dans l’espace numérique et n’ont pas à vivre les événements traumatiques que ma famille a connus.
Il est temps que l’espace numérique soit assujetti à des mesures de sécurité exhaustives. Le projet de loi canadien sur les préjudices en ligne se veut une protection de plus qui assurera la sécurité de nos enfants dans ces univers numériques. »
Contact médias« Le 19 février de l’an dernier, notre fils Daniel s’est enlevé la vie après avoir été victime d’un réseau de sextorsion organisé sur Internet. Il avait 17 ans. Chaque jour, notre famille est confrontée à ce cauchemar. Daniel n’est pas responsable de ce qui lui est arrivé.
Chaque fois que je lis un article sur la cyberviolence contre les enfants, ça revient toujours aux parents : surveillez vos enfants sur Internet et abordez les sujets difficiles avec eux. On a fait tout ça. On leur parlait chaque fois qu’on apprenait l’existence de nouveaux dangers sur Internet. Malgré nos conseils de sécurité en ligne, un escroc nigérian qui se faisait passer pour une jeune femme a forcé Danny à partager des images intimes de lui-même sur SnapChat. Ces prédateurs se sont ensuite servis de ces images pour le faire chanter. Il leur a envoyé tout ce qu’il avait dans son compte bancaire – 300 $ – dans l’espoir d’acheter la paix. Ça ne leur suffisait pas, et ils ont continué de lui réclamer de l’argent sous la menace de transmettre sa photo à tous ses proches et amis. Danny se sentait pris au piège; il avait l’impression que le criminel, c’était lui. La tragédie que nous avons vécue nous a appris avec quelle facilité les cyberterroristes ont accès à des enfants.
Nous vous demandons de bien vouloir envisager des projets de loi qui obligeront les entreprises de médias sociaux à rendre leurs produits plus sûrs pour nos enfants. Nous vous demandons de penser à Danny. »
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