La hausse marquée des signalements de crimes sexuels contre des enfants souligne une fois de plus la nécessité d’une législation canadienne sur la sécurité en ligne
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Winnipeg, Canada — Les crimes sexuels contre les enfants au Canada continuent d’augmenter à un rythme alarmant selon les dernières données de Statistique Canada sur les crimes déclarés par la police. Trop souvent facilités par les médias sociaux et d’autres services en ligne, les crimes mis en évidence dans le rapport d’aujourd’hui soulignent à nouveau l’urgence d’une législation stricte sur la sécurité en ligne au Canada, indique le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE).
Les statistiques pour l’année 2023 reflètent encore la tendance inquiétante des années précédentes, notamment :
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Le nombre de cas de production et de distribution de pornographie juvénile* a augmenté de 7 200, soit une hausse de 80.2 % par rapport à l’année précédente.
- Il s’agit d’une augmentation de 78.4 % du nombre d’infractions par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
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Les cas d’extorsion – l’accusation criminelle la plus souvent retenue dans les affaires de sextorsion en ligne – ont augmenté de 3 918 cas, soit une hausse de 39 % par rapport à l’année précédente.
- Il s’agit d’une augmentation de 71.4 % du nombre d’infractions par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
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Le nombre de cas de distribution non consensuelle d’images intimes – un crime qui touche surtout les enfants et les jeunes adultes – a augmenté de 472, soit une hausse de 18.2 % par rapport à l’année précédente.
- Il s’agit d’une augmentation de 23.7 % du nombre d’infractions par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
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Le nombre de cas de possession de pornographie juvénile et d’accès à de la pornographie juvénile* a augmenté de 563, soit une hausse de 12.1 % par rapport à l’année précédente.
- Il s’agit d’une augmentation de 20.9 % du nombre d’infractions par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
« Notre réponse à la sécurité en ligne ne peut pas être d’agir seulement lorsqu’un crime a été commis. Il faut plutôt limiter les dangers désormais très bien compris et prévisibles qui guettent les enfants dans les espaces numériques », déclare Lianna McDonald, directrice générale du CCPE.
« La réalité, c’est qu’un grand nombre des crimes signalés contre des enfants du Canada sont rendus possibles par les décisions d’entreprises de médias sociaux quant à la conception, au contrôle et à la commercialisation de leurs services, explique Mme McDonald. C’est précisément la raison pour laquelle nous devons de toute urgence nous doter d’une réglementation, comme le propose le Projet de loi sur les préjudices en ligne. »
Grâce à des interventions auprès de groupes de survivants et survivantes et de parties prenantes internationales, le CCPE est l’un des organismes canadiens qui se font le plus entendre. Il exhorte le gouvernement d’adopter une réglementation entourant les normes de sécurité en ligne pour les fournisseurs de services numériques et les entreprises de médias sociaux. De nombreuses instances dont le Royaume-Uni, l’Union européenne, l’Australie et plusieurs États américains disposent de lois sur la sécurité en ligne offrant une meilleure protection aux enfants et aux adolescents sur Internet.
* Le terme « pornographie juvénile » est le terme utilisé dans le Code criminel du Canada. Le terme « images d’abus pédosexuels » traduit mieux la réalité des agressions subies par les enfants et s’avère plus exact pour désigner des photos et des vidéos montrant des abus de ce type.
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