Une étude a recensé quelque 550 enfants ayant été abusés ou prétendument abusés sexuellement par des membres du personnel scolaire au cours des cinq dernières années
Un nouveau groupe de survivant·es d’abus sexuels dans les écoles réclame des changements à l’échelle nationale pour protéger les enfants
Pour publication immédiate
Winnipeg, Canada – Une étude du Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) révèle que quelque 550 enfants ont subi des violences ou des abus sexuels par des membres du personnel scolaire au cours des cinq dernières années.
Cette étude, qui couvre la période de 2017 à 2021, a recensé 252 membres ou anciens membres du personnel des écoles primaires et secondaires canadiennes ayant commis (ou été accusés d’avoir commis) des infractions de nature sexuelle à l’encontre d’au moins 548 élèves. Les chercheurs sont arrivés à ces résultats en dépouillant des dossiers disciplinaires, des reportages médiatiques et des dossiers judiciaires. Au cours de la même période, 38 membres du personnel ont en outre été accusés au criminel d’infractions liées à des images d’abus pédosexuels. L’étude arrive donc à un total de 290 membres du personnel scolaire qui ont été impliqués dans des incidents d’abus sexuels ou de violence sexuelle.
Grâce à une collaboration avec Stop Educator Child Exploitation (SECE), une organisation citoyenne composée de survivant·es de violences et d’abus sexuels par des membres du personnel scolaire au Canada, l’étude offre aussi une série de recommandations clés. Ces mesures, inspirées du vécu des membres de SECE et de la perspective des victimes, visent à pallier les insuffisances du dispositif de protection des élèves :
- Mettre en place dans toutes les provinces des instances entièrement indépendantes pour recevoir les plaintes (du public, des parents, des élèves et du personnel scolaire), diriger les enquêtes, rendre des décisions et déterminer les sanctions appropriées.
- Rendre les dossiers disciplinaires accessibles au public dans toutes les provinces et centraliser leur contenu pour faciliter la recherche à des fins d’élaboration de politiques et d’utilité publique.
- Obliger l’ensemble du personnel scolaire, y compris l’administration, dans toutes les provinces à suivre des programmes de formation sur la protection des enfants.
- Investir davantage dans les services de soutien tenant compte des traumatismes pour les élèves victimes de violence sexuelle en milieu scolaire.
Pour lire l’étude intégrale, cliquez protectchildren.ca/rapport-ecoles
Citations :
“Les écoles canadiennes sont à la traîne et ne sont répondent pas aux attentes des parents vis-à-vis de la sécurité de leurs enfants à l’école. Nous savons que les chiffres sous-estiment l’ampleur du problème, et pourtant, le nombre de victimes reste stupéfiant. Les parents, les directions scolaires et les décideurs politiques de tout le pays devraient s’en inquiéter. Cette étude offre des recommandations réalisables, formulées par des survivantes et survivants de systèmes scolaires qui n’ont pas su les protéger. Le moment est bien choisi pour les mettre en œuvre. ”
“ Nous sommes à présent des survivantes et des survivants adultes, et nous avons la ferme conviction que nous devons parler au nom des élèves d’aujourd’hui. Ces abus nous ont eus des impacts terribles pour nous et ont changé le cours de nos vies. Quand nous étions des enfants, nous n’avions ni voix ni pouvoir; les directions scolaires et les adultes qui étaient là n’ont pas su nous protéger. Le dispositif en place pour protéger les élèves contre le conditionnement et les abus sexuels par leurs enseignantes et enseignants est carrément insuffisant. Des actions urgentes sont nécessaires au Canada. Il faut mettre en place des instances indépendantes pour recevoir les plaintes, faire des enquêtes, rendre les décisions qui en découlent et imposer des sanctions. C’est une question de transparence et de responsabilité. Il en va du bien-être des enfants ”